Analyse du rapport de surveillance du VIH au Canada en 2018

En décembre 2019, des chercheurs de l’Agence de la santé publique du Canada ont publié le rapport de surveillance « Le VIH au Canada : 2018 ». Dans l’article du Rapport sur les maladies transmissibles au Canada (RMTC), les chercheurs minimisent l’ampleur de l’impact de l’augmentation des taux de VIH, et même l’existence de cette hausse. La réponse du Canada au VIH doit en fait être renforcée pour répondre à ces réalités, et ne pas être laissée à traîner dans un climat de complaisance. La lutte contre le VIH n’est pas gagnée et nous ne pouvons pas faire preuve de complaisance lorsqu’en moyenne 7 nouveaux cas de VIH, jour après jour, sont diagnostiqués.

Nombre de nouveaux cas d’infection

Globalement, il y a eu 2 561 nouveaux cas d’infection, une augmentation de 8,2 % depuis 2017. Nous pouvons remarquer les faits suivants, dans les données sur le nombre de cas et le taux d’infection :

  • Le nombre de nouveaux cas d’infection était en baisse depuis 2009, mais connaît une résurgence depuis cinq ans.
  • Le nombre de nouveaux cas a connu une augmentation de 25,5 % depuis 2014.
  • Le taux d’infection par 100 000 habitants a connu une augmentation de 19 % depuis 2014.

Distribution géographique

En général, l’interprétation présentée dans l’article du RMTC est plutôt simple. On peut tirer les observations suivantes, à partir données présentées dans l’article :

  • Les deux provinces ayant la plus grande proportion des nouveaux cas d’infection sont l’Ontario (1 003 nouveaux cas, pour 39,2 % du total) et le Québec (766 nouveaux cas, pour 29,9 % du total).
  • Les deux provinces ayant enregistré le plus haut taux de diagnostic sont la Saskatchewan (14,9 nouveaux cas par 100 000 habitants) et le Québec (9,1 nouveaux cas par 100 000 habitants).
  • La différence entre la plus grande proportion des nouveaux cas et le plus haut taux de diagnostic démontre qu’il est important non seulement de réduire le nombre d’infections, mais aussi de prendre en considération l’impact que le VIH peut avoir dans une communauté lorsque les taux d’infection sont élevés.

Distribution selon l’âge

Dans les tableaux supplémentaires, l’information sur l’âge est désagrégée à la fois selon le sexe et l’emplacement géographique. On peut observer les faits suivants à partir des données :

  • Les enfants de moins de 15 ans, le groupe d’âge des 20 à 29 ans, le groupe d’âge des 30 à 39 ans, le groupe d’âge des 40 à 49 ans, et le groupe d’âge des 50 ans et plus ont connu une augmentation du nombre de nouveaux cas d’infection, entre 2017 et 2018. Le groupe d’âge des 15 à 19 ans a connu une baisse du nombre de nouveaux cas d’infection.
  • Les jeunes de 15 à 29 ans comptaient pour une part de :
    • 24 % (616) des cas en 2018
    • 23 % (545) des cas en 2017
  • 25 % (574) des cas en 2016
    • 27 % (558) des cas en 2015
    • 23 % (475) des cas en 2014
    • 24 % (493) des cas en 2013
  • Les adultes de 20 à 29 ans étaient le groupe présentant la plus forte hausse du nombre total de cas (47 nouveaux diagnostics).

Distribution selon le sexe/genre

Note : Le binaire de genre a été tenu pour acquis dans la majeure partie des données présentées. Dans certains des tableaux, on observe une troisième option, mais elle englobe « sexe non indiqué », transsexuel et transgenre (voir ce tableau sur les données relatives au genre).

  • Depuis 2012, la proportion des personnes nouvellement diagnostiquées qui s’identifient comme étant des femmes est demeurée stable, aux environs de 22-25 %, mais en 2018, les femmes ont répresenté 29 % des cas.

Nombre de cas de VIH déclarés, 1996-2018

Les données sur le nombre de cas et le taux par 100 000 habitants sont tirées des tableaux supplémentaires 1 et 2 du rapport de surveillance; les taux de variation ont été calculés à partir de ces données.

 

Année

# de cas % de changement sur l’année précédente Taux par 100 000 % de changement sur l’année précédente
1996 2712 9,1
1997 2 444 -9,9 % 8,1 -11, %
1998 2 262 -7,4 % 7,5 -7,4 %
1999 2 176 -3,8 % 7,1 -5,3 %
2000 2 062 -5,2 % 6,7 -5,6 %
2001 2 195 6,5 % 7,1 6,0 %
2002 2 436 11,0 % 7,7 8,5 %
2003 2 441 0,2 % 7,7 0,0 %
2004 2 493 2,1 % 7,8 1,3 %
2005 2 455 -1,5 % 7,6 -2,6 %
2006 2 509 2,2 % 7,7 1,3 %
2007 2 403 -4,2 % 7,3 -5,2 %
2008 2 599 8,2 % 7,8 6,8 %
2009 2 364 -9,0 % 7 -10,3 %
2010 2 300 -2,7 % 6,7 -4,3 %
2011 2 276 -1,0 % 6,6 -1,5 %
2012 2 073 -8,9 % 5,9 -10,6 %
2013 2 060 -0,6 % 5,8 -1,7 %
2014 2 053 -0,3 % 5,8 0,0 %
2015 2 100 2,3 % 5,8 0,0 %
2016 2 344 11,6 % 6,4 10,3 %
2017 2 402 2,5 % 6,5 1,6 %
2018 2 561 6,6 % 6.9 6,2 %

Données fournies sur le sexe/genre

Les données sur le nombre de cas sont tirées du Tableaux supplémentaires 1 et 2; les pourcentages ont été calculés.

 

 

Hommes Femmes Sexe non indiqué/ transsexuel/transgenre Total
Cas % Cas % Cas % Cas
2006 1 793 72,2 % 683 27,5 % 6 0,2 % 2 482
2007 1 776 74,9 % 589 24,8 % 7 0,3 % 2 372
2008 1 903 74,2 % 658 25,7 % 4 0,2 % 2 565
2009 1 740 74,4 % 593 25,4 % 6 0,3 % 2 339
2010 1 747 76,8 % 516 22,7 % 11 0,5 % 2 274
2011 1 713 76,1 % 527 23,4 % 11 0,5 % 2 251
2012 1 574 76,6 % 476 23,2 % 5 0,2 % 2 055
2013 1 591 78,2 % 435 21,4 % 9 0,4 % 2 035
2014 1 543 75,6 % 491 24,1 % 7 0,3 % 2 041
2015 1 584 75,9 % 498 23,9 % 4 0,2 % 2 086
2016 1 781 76,5 % 540 23,2 % 7 0,3 % 2 328
2017 1 777 75,1 % 584 24,7 % 5 0,2 % 2 366
2018 1 803 70.4 % 749 29,2 % 9 0,4 % 2 561
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