Mise à jour sur le financement transitoire / Lettres d’intention et la nécessité pour nous de se mobiliser MAINTENANT

C’est un paysage changeant pour le mouvement du VIH — certainement plus volatil et imprévisible qu’auparavant au cours des deux dernières décennies.

Nous avons tous ressenti la pression — aux niveaux local, régional et national. Cela est particulièrement vrai pour plus de 30% des organismes communautaires de lutte contre le VIH qui ne seront plus financés par le fédéral par l’Agence de santé publique du Canada (ASPC) au-delà de 2018 — à moins que nous ne fassions un effort concerté pour changer l’orientation des tendances actuelles pour assurer un financement fédéral accru pour tous les besoins de notre secteur.

Certes, la situation est grave; mais notre avenir n’est pas encore gravé déterminé. De notre point de vue, les défis d’aujourd’hui fournissent une mesure égale d’opportunité — mais seulement si collectivement nous saisissons l’occasion. Et c’est maintenant le temps de créer notre avenir collectif au-delà de 2018.

L’automne dernier, la Société canadienne du sida (SCS) figurait parmi les dizaines d’organismes à travers le pays qui ont reçu une réponse choquante du processus des lettres d’intention (LI) pour nos demandes de financement. Suite au désarroi initial, la SCS de concert avec ses partenaires nationaux, régionaux et locaux, se sont  rapidement mobilisés pour lutter contre les réductions et nous avons rétabli avec succès le financement « de transition » pour les organisations communautaires jusqu’en mars 2018.

Qu’avons-nous fait pour obtenir ce financement de transition?

Ce n’était pas facile; il a fallu un effort concerté de nombreuses organisations locales, régionales et nationales pour parvenir même à ce modeste report. Ensemble nous avons:

  • Organisé une campagne d’envoi de lettres adressées au ministre de la Santé, au premier ministre, aux chefs de l’opposition et aux critiques en matière de santé, aux premiers ministres et aux ministres de la Santé provinciaux et territoriaux et à l’ASPC.
  • Initié des rencontres personnelles et des activités de lobbying auprès des principaux influenceurs sur la Colline parlementaire.
  • Rédigé des communiqués de presse et participé à des entrevues avec les médias.
  • Discuté avec des députés et des sénateurs sur la colline du Parlement lors de l’événement du ruban rouge de la Journée mondiale du sida.
  • Incité les partis d’opposition au Parlement d’aiguillonner pour une augmentation de l’Initiative fédérale.

Des réunions subséquentes avec les cadres supérieurs de l’ASPC ont débouché sur une offre de financement transitoire qui était grandement perçue comme une mesure intérimaire d’un an afin d’accorder aux organisations l’occasion de trouver d’autres sources de financement ou de partenariats. A la SCS, nous y voyons cependant une occasion pour le mouvement du VIH de se mobiliser, de s’adapter aux besoins changeants et de créer un financement stable et sûr pour 2018 et au-delà.

Pour l’instant nous pouvons pousser un soupir de soulagement très bref — mais nous ne devons pas nous reposer pour autant. Ces compressions budgétaires ont été plus qu’un coup de feu à travers le mouvement du VIH. Nous devrions l’interpréter comme un avertissement clair des choses à venir — y compris possiblement une plus grande dilution de l’Initiative fédérale — à moins que nous ne nous mobilisions collectivement pour faire valoir notre pertinence en tant que partie intégrante du réseau de prestation de soins de santé au sein de la société canadienne.

Entre-temps, en collaboration avec nos partenaires nationaux, la SCS poursuit ses discussions avec l’ASPC afin d’accroître l’Initiative fédérale de lutte contre le VIH / sida au Canada et de rétablir le financement de toutes les organisations communautaires pour 2018 et au-delà — avec nos partenaires nationaux, nous avons écrit une lettre convaincante au premier ministre, le ministre des Finances et la ministre de la Santé avec cette demande spécifique.

Plusieurs entre vous qui lisez cette mise à jour ont personnellement entendu la ministre de la Santé souligner de nouveau son désir d’accroître le financement dans le cadre de l’Initiative fédérale lors de la « Réunion des parties prenantes pour déterminer les mesures concrètes visant à combattre les ITSS au Canada » du 23 au 24 février.

À cette fin, nous avons raison d’être quelque peu optimistes, car la ministre de la Santé a clairement stipulé à certains partenaires nationaux qu’elle souhaiterait recevoir notre aide pour l’aider à faire la promotion de l’Initiative fédérale. Essentiellement, c’est notre travail d’aider la ministre à nous aider.

Que devrions-nous tous faire maintenant?

De notre point de vue, nous devons collectivement nous mobiliser pour faire valoir simultanément notre pertinence continue et commencer à apporter des changements pour nous adapter au monde changeant de l’avenir. Plus précisément, nous devrions nous concentrer sur trois domaines à moyen terme:

  • Continuer à se mobiliser et à communiquer aux niveaux local, régional et national pour faire valoir les services que nous offrons actuellement.
  • Développer de nouvelles approches collaboratives avec des populations spécifiques conformes aux objectifs de l’ONUSIDA 90-90-90 approuvés par le gouvernement fédéral — tout en gardant à l’esprit que nous devrions également nous concentrer sur les 10% délaissés dans cet objectif en comblant les lacunes et le sous-financement connexe.
  • Viser à élargir la prestation de nos services à nos collectivités afin d’inclure non seulement le VIH, mais aussi toutes les ITSS, à l’intérieur d’un modèle entièrement financé.

Le gouvernement fédéral a des objectifs légitimes en tentant de rationaliser la prestation des services et la prévention des ITSS dans leur ensemble — mais ce n’est pas en siphonnant le financement essentiel de l’Initiative fédérale pour le VIH que nous pouvons combler ces lacunes.

C’est à nous de décider si nous sommes prêts et capables de relever ce défi et de faire partie d’une solution de plus grande envergure. Nous sommes impatients de pouvoir discuter davantage de ces points lors de notre assemblée annuelle de mai. (Veuillez consulter notre site web pour plus de détails sur les bourses pour la Tribune des PVVIH et l’assemblée annuelle).

 Et maintenant … Où aller?

Nous avons un aperçu d’un avenir possible … et celui-ci demeure une possibilité distincte à court terme — d’ici un an seulement — que plus de 30% des organismes communautaires de lutte contre le VIH ne seraient plus financés par le gouvernement fédéral en 2018.

Notre mouvement ne peut permettre que cela se réalise. Mais nous devons à la fois défendre notre pertinence actuelle et nous adapter à un nouvel avenir pour veiller à ce qu’il n’y ait plus d’érosion de l’Initiative fédérale pour le VIH.

Et nous devons nous efforcer de créer un climat qui donnera lieu à une augmentation globale du financement fédéral pour une approche à plusieurs volets du VIH, du VHC et d’autres ITSS dans les années à venir.

Si nous voulons avoir un impact … le temps d’agir est MAINTENANT. Vous pouvez commencer immédiatement par partager votre point de vue sur ce sujet avec vos associés dans le mouvement du VIH à travers le pays avec Basecamp.

Un dernier mot au sujet des paiements transitoires

Nous avons ouïe dire que les paiements de transition ne seraient pas envoyés à temps aux organismes communautaires. Nous sommes très préoccupés par le paiement ponctuel des paiements de transition et des lettres d’intention aux organismes communautaires et, à cette fin, nous avons eu de nombreuses discussions avec l’ASPC au cours des dernières semaines.

Bien que nous soyons heureux d’annoncer que l’ASPC a maintenant promis qu’un premier paiement serait effectué avant la troisième semaine d’avril 2017, nous demeurons préoccupés sur plusieurs fronts et nous continuons à exercer nos pressions pour que les paiements soient émis le premier du mois.

Veuillez nous informer si vous subissez un retard au-delà de la troisième semaine d’avril en indiquant aussi la façon dont un tel retard affecte spécifiquement votre organisation.

Ce qui est peut-être encore plus troublant pour nous tous, nous avons également entendu dire dans plusieurs régions que certaines organisations sont toujours en négociation en ce qui concerne leurs ententes à la suite du processus des LI. Pour ajouter des blessures à l’insulte, certaines organisations signalent qu’on leur demande des réductions allant jusqu’à 20%  des montants précédemment «convenus» dans ces ententes. En outre, plusieurs sont invités à «revisiter» leurs programmes et les produits livrables à ce moment!

Ce n’est pas une façon de traiter les organisations communautaires!

Vous n’êtes pas seul dans cette situation difficile. Mais nous avons besoin de connaître les détails afin de pouvoir vous aider.

Veuillez svp nous contacter au fil des événements.

En toute solidarité,

Gary Lacasse

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