Bien que le VIH-sida soit souvent perçu comme un enjeu principalement urbain, on note un nombre croissant de données qualitatives et anecdotiques qui montrent que le VIH-sida touche les populations canadiennes vivant dans des communautés rurales et éloignées. Étant donné que l’invisibilité, l’isolement et la stigmatisation sont chose courante dans les régions rurales du Canada, les personnes vivant avec le VIH-sida dans des communautés rurales et éloignées se heurtent souvent à des difficultés importantes lorsqu’il s’agit d’obtenir des soins et un soutien en toute confidentialité.
Qui plus est, étant donné le manque de services de base et de services de santé sexuelle dans bien des régions rurales et éloignées, sans parler de soins spécialisés en VIH, les personnes vivant avec le VIH-sida doivent bien souvent quitter leur communauté pour obtenir les soins dont ils ont besoin.Toutefois, comme l’a mentionné un informateur clé qui a participé à un projet sur la préparation au vaccin anti-VIH dirigé par la Société canadienne du sida, « Si je vis dans une petite communauté, où diable vais-je aller… si je suis pauvre et que je ne travaille pas, comment vais-je me rendre en ville? »
Les populations rurales et éloignées se butent également à des enjeux importants en matière de prévention du VIH. Les idées fausses voulant que le VIH soit inexistant dans les communautés rurales et éloignées ou qu’il ne touche que certaines populations persistent. Un informateur clé ayant participé au projet susmentionné nous a rappelé que « les gens pensent que personne ici n’a le VIH… ils pensent encore que le VIH est une maladie d’homosexuels. » Dans un même ordre d’idées, une étude récente publiée dans le Journal of Rural Health montre que parmi un groupe de 1777 Canadiens vivant en milieu rural, près de 25 % pensent que la maladie est transmise par simple contact.
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