Les femmes et le VIH au Canada

Les femmes constituent un nombre croissant parmi les personnes à risque ou vivant avec l’infection du VIH au Canada. En 2009, les femmes représentaient 26.2% des résultats de dépistage positifs au pays, une augmentation considérable par rapport aux taux de 11.7% notés avant 1999 (1).

Quoique toutes les femmes soient potentiellement à risque d’une infection au VIH, celles qui appartiennent à des communautés marginalisées font face à de nombreux enjeux comme le racisme, la pauvreté, la discrimination et des choix restreints face au logement ou à l’emploi; facteurs qui affectent leur vulnérabilité au VIH et leur accès au dépistage, aux médicaments, aux soins et aux services de soutien. Par exemple, les femmes autochtones, qui ne représentent que 4% de la population féminine canadienne, représentaient 45% des résultats positifs de dépistage du VIH en 2007 et les femmes noires, qui ne constituent que 2% de la population féminine canadienne, représentaient à peu près 20% des résultats positifs de dépistage à cette même période (2). Un rapport publié en 2010 estimait que 7.9% de la population féminine incarcérée dans les institutions fédérales était séropositive (3). Les jeunes femmes âgées de 15 à 19 ans représentaient 57% des résultats positifs pour la population canadienne de cette tranche d’âge en 2009 (4). Parce qu’elles font face à la transphobie et d’autres enjeux, les personnes transgenres et transsexuelles sont à risque élevé pour l’infection au VIH, tout en ayant un accès très limité à des services qui répondent à leurs réalités. De plus, les personnes trans sont rarement inclues dans la recherche et le développement de politiques et de lignes directrices (5).

Très tôt dans le cours de l’épidémie du VIH au Canada, la Société canadienne du sida a reconnu que les femmes faisaient face à un nombre d’enjeux et de déterminants de la santé qui pouvaient affecter leur vulnérabilité au VIH, leurs expériences, et leur accès aux traitements, aux soins et aux services de soutien. La SCS s’est impliquée dans un des premiers programmes nationaux de prévention du VIH pour les femmes dans les années 1990, ainsi que dans l’organisation de la première conférence nationale sur les femmes et le VIH en 2000. La SCS est également un des membres fondateurs du Plan intégral d’action en faveur des femmes et des filles et de la lutte contre le VIH/Sida (le ‘Blueprint’), une coalition qui se consacre à promouvoir l’amélioration de la prévention et des services de soutien et de santé pour les femmes, les femmes transgenres et les filles infectées et affectées par le VIH/Sida. Depuis la dernière année, la SCS travaille en collaboration avec divers partenaires à travers le pays afin de développer des lignes directrices et des actions concertées en recherche pour, par et sur les femmes, les personnes trans, les filles et le VIH/Sida au Canada.

  1. Agence de la santé publique. (2010). Le VIH et le sida au Canada: Rapport de surveillance en date du 31 décembre 2009.
  2. Voir Gahagan, J.; Sharman, Z. (Co-facilitators). (2009). Women and HIV in Canada: The Past, the Present, and the Future: Implications for Research, Policy and Practice. Report from a special session held at the 18th Annual Canadian Conference on HIV/AIDS Research. [Anglais seulement]
  3. Voir Zakaria, D.; Thompson, J.M.; Jarvis, A. et Borgatta, F. (2010). Résumé des premiers résultats du sondage national de 1007 auprès des détenu(e)s sur les maladies infectieuses et les comportements à risque. Service correctionnel du Canada.
  4. Voir Agence de la santé publique, 2010.
  5. Voir Bauer, G. R.; Hammond, R.; Travers, R.; Kaay, M.; Hohenadel, K. M.; Boyce, M. (2009). “I don’t think this is theoretical; this is our lives: » How erasure impacts health care for transgender people. Journal of the Association of Nurses in Aids Care, 20(5), pp.348-361. [Anglais seulement]
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