Jusqu’à 40 % des organismes en VIH et en hépatite C, aux quatre coins du Canada, ont perdu leur financement du cadre du Fonds d’initiatives communautaires en matière de VIH et d’hépatite C, dans le nouveau cycle de l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC). L’ASPC a beau avoir établi une année de financement de transition, la réalité est qu’à la fin de cette période plusieurs organismes devront fermer leurs portes ou changer considérablement leurs services. Ces changements affecteront au quotidien les résultats de santé de milliers de Canadiens et de Canadiennes, parce que ces organismes placent la prévention et les déterminants sociaux de la santé au cœur de leur travail.
Nous partagerons les témoignages de ces organismes, des histoires de résilience en cette période des plus sombres, car leurs histoires font de notre mouvement ce qu’il est.
La Northern Healthy Connections Society
Le processus du Fonds d’initiatives communautaires affectera lourdement la Northern Healthy Connections Society, car sans soutien financier de l’ASPC nous fermerons très probablement nos portes en mars 2017.
Cet organisme, comme la plupart des organismes du pays, n’a jamais reçu de financement de base pour couvrir ses dépenses de fonctionnement. Il n’avait qu’un seul projet financé par le gouvernement fédéral, Hep C Aware, et son financement ne payait qu’un poste d’employé et l’espace de bureau, la ligne téléphonique et le matériel du projet.
Le financement additionnel de l’ASPC venait par le biais d’amendements avec un organisme provincial, couvrant le salaire d’un intervenant additionnel en première ligne à raison de quatre jours/semaine. Le reste du financement venait de plus petites subventions de sources diverses, par exemple pour du travail ciblé, ou d’activités de collecte de fonds comme la Marche action sida Banque Scotia, des encans, etc.
Devant le refus de sa candidature pour avancer dans le processus de demande de financement au Fonds d’initiatives communautaires, et sans à tout le moins un financement pour maintenir les deux postes d’employés, l’organisme n’aura probablement pas d’autre choix que de fermer ses portes. Il pourrait y avoir une occasion d’obtenir un certain financement du gouvernement provincial, mais on n’en a aucune certitude pour le moment.
Puisque le taux le plus élevé de VHC en Nouvelle-Écosse est celui de Cumberland County, qui est servi par la Northern Healthy Connections Society, et que le 3e taux le plus élevé est celui de Colchester County, où l’organisme a son bureau, la fermeture de l’organisme aura un impact énorme sur les communautés du nord de la Nouvelle-Écosse. De plus, on se préoccupe des taux d’ITS dans la région – Truro a le taux de chlamydia le plus élevé du nord de la province.